La PPL Jardé retrouve son indépendance !

Le divorce est consommé avec la loi de bioéthique.

Après de nombreuses hésitations PPL Jardé et projet de loi bioéthique ont décidé de mettre un terme à leurs relations houleuses.

Rappelez-vous, le 8 avril 2011, ils décident d’emménager ensemble, PPL Jardé rejoignant projet de loi de bioéthique. Le 31 mai 2011 une première séparation intervient à l’initiative d’Assemblée nationale qui ne veut pas voir son fils fricoter avec projet de loi de bioéthique. Le 9 juin 2011, PPL Jardé retourne chez projet de loi de bioéthique sous la pression du Sénat. Le 15 juin 2011, en quelques lignes, une belle mais courte histoire législative prend fin : « Articles 24 octies à 24 duovicies – Proposition de loi relative aux recherches impliquant la personne humaine Mme Muguette Dini, sénatrice, présidente. – Les quinze articles suivants introduisent, dans ce projet de loi, le texte de la proposition de loi « recherches impliquant la personne humaine ». Un amendement cosigné par Jean Leonetti et Olivier Jardé propose leur suppression. M. Jean Leonetti, député, rapporteur pour l’Assemblée nationale. – Le contenu de cette proposition de loi devrait aboutir hors du cadre de cette loi de bioéthique avec laquelle la relation est plutôt lâche. L’Assemblée nationale avait supprimé ces articles en deuxième lecture ; le Sénat les a rétablis. Nous proposons donc de confirmer cette suppression. M. Guy Fischer, sénateur. – Je comprends cet argument mais le travail de Marie-Thérèse Hermange, de François Autain et de Jean-Pierre Godefroy était sérieux, approfondi et consensuel. Par solidarité avec eux, je voterai contre cet amendement de suppression. Il est anormal de bloquer ainsi ce texte. M. Olivier Jardé, député. – La loi Huriet de 1988 a été modifiée par des textes ultérieurs, comme la loi de 2004 sur la santé publique, et par une directive européenne. Il est bon et nécessaire d’introduire la recherche observationnelle dans ce cadre, mais je regrette qu’on effectue le travail d’une commission mixte paritaire à l’occasion d’une autre. Nombre de sujets médicaux, de la cardiologie à l’enfant prématuré, peuvent bénéficier d’une démarche observationnelle sur la durée. Les comités de protection des personnes ont des points de vue parfois différents et c’est pourquoi il faut une commission nationale d’harmonisation. Il est important d’obtenir le consentement éclairé des patients, dans l’esprit de la loi Kouchner du 4 mai 2002, mais ce sujet mérite un texte spécifique. Il a connu deux lectures dans chaque assemblée, des désaccords persistent malgré tout ; laissons le travail parlementaire se poursuivre. Mme Marie-Thérèse Hermange, sénateur. – La recherche observationnelle doit, comme toute recherche, s’inscrire dans une démarche éthique, et elle peut avoir sa place dans un texte sur la bioéthique. Une première date de commission mixte paritaire était fixée au 9 mars. Pourquoi fut-elle annulée ? On a parlé de directive européenne : longtemps parlementaire européen, je l’ai cherchée, en vain. D’habitude, le Gouvernement est moins allant dans la transposition des directives … Je propose une simplification du régime de recherche en renforçant les comités de protection de personnes. Nous avons vu, lors de la mission commune d’information sur le Mediator, de possibles conflits d’intérêts entre évaluateurs et promoteurs des recherches. Nous souhaitons une affectation aléatoire des dossiers. Autant d’éléments qui ne doivent pas attendre, et j’ajoute que l’insertion de cette proposition de loi dans la loi bioéthique a été votée à l’unanimité par le Sénat. M. Jean-Pierre Godefroy, sénateur. – Je dois dire que j’ai subi des pressions de la part du cabinet du ministre. La convocation du 9 mars a bien été ajournée. (J’adore !!!) Si des désaccords persistent entre le Sénat et l’Assemblée nationale, pourquoi ne pas ouvrir la discussion au sein d’une commission mixte paritaire, comme nous le faisons aujourd’hui ? Pourquoi attendre le renouvellement sénatorial comme cela a été suggéré ? C’est maintenant qu’il faut mener ce travail à son terme. M. Jean-Louis Touraine, député. – Je comprends bien les arguments de MM. Leonetti et Jardé. Est-ce le bon moment ? Lorsque j’ai posé la question, on nous a dit qu’il y avait urgence. Nous avons donc travaillé très vite. Cependant, il était bien difficile de rendre compatibles le texte voté à l’unanimité à l’Assemblée nationale et celui adopté à une large majorité par le Sénat. Nous avons un texte très spécifique, destiné à tenir compte des évolutions de la recherche depuis la loi Huriet-Sérusclat. J’ai accepté cet argument car il y a eu des progrès thérapeutiques et l’on a évolué sur la protection de la personne. Nous avons aujourd’hui besoin, rapidement, d’une commission mixte paritaire spécifique pour un texte très spécifique. On ne saurait régler en quelques instants les différences d’appréciation entre nos deux assemblées. M. Olivier Jardé, député. – Je rappelle que, quand l’Assemblée nationale s’est prononcée à l’unanimité, la communication de la Commission européenne sur l’autorisation des essais chimiques était sortie, mais sa transposition dans notre droit faisait alors l’objet d’un travail législatif qui n’a abouti qu’avec une loi du 22 mars 2011, soit après la date initialement fixée pour la commission mixte paritaire, le 9 mars. J’aurais désiré pouvoir rencontrer Mme Hermange mais mes messages sont restés sans suite et mes demandes vaines. Mme Marie-Thérèse Hermange, sénateur. – Je suis étonnée qu’on réclame une commission mixte paritaire à trois semaines de la fin de la session. D’après les renseignements qui m’ont été fournis, il est sans précédent qu’un débat soit ainsi interrompu. M. Alain Milon, sénateur, rapporteur pour le Sénat. – La commission mixte paritaire prévue ayant été annulée, il a fallu décider si nous pouvions essayer d’obtenir une décision sur le travail mené par Marie-Thérèse Hermange, Jean-Pierre Godefroy et François Autain. Nous avons réussi à provoquer la discussion. Je souhaite qu’elle continue sans qu’on attende septembre. Mme Muguette Dini, sénatrice, présidente. – Je rappelle que le vote de l’amendement de Jean Leonetti et Olivier Jardé supprimerait toute la fin du texte. M. Jean-Yves Le Déaut, député. – La commission mixte paritaire ne pourrait-elle adopter une motion demandant la convocation d’une réunion sur l’autre texte ? M. Jean Leonetti, député, rapporteur pour l’Assemblée nationale. – Je serais assez favorable à cette proposition d’appel qui exprime une impatience. Mme Marie-Thérèse Hermange, sénateur. – Bien que l’insertion du texte de la proposition de loi ait été adoptée à l’unanimité par le Sénat, je ne participerai pas au vote. Mme Muguette Dini, sénatrice, présidente. – Pour demander la convocation d’une commission mixte paritaire, je suggère d’écrire une lettre, qu’Alain Claeys cosignerait, et que nous pourrions adresser au Premier ministre et aux présidents des deux assemblées. La commission mixte paritaire approuve cette suggestion. Elle adopte l’amendement et rétablit le texte de l’Assemblée nationale. En conséquence, les articles 24 octies à 24 duovicies sont supprimés. » Le 21 et 23 juin 2011, Assemblée nationale et Sénat, approuvent respectivement la fin de cette union éphémère. Même si nous sommes partiellement rassurés sur le sort de la Loi de bioéthique que va devenir PPL Jardé ?